Un voyageur qui sais lire une carte arrivera surement à bon port, mais un voyageur qui ne fait que lire n'ira nulle part !
Ainsi aujourd'hui, je vais vous parler non pas des métiers du bois et de vocabulaire obscur, mais de ma première réalisation d'ébénisterie qui je l'espère sera un pas initial droit et sûr vers ... le pas suivant, qui me conduira immanquablement vers celui d'après.
Ce premier meuble sera une sort de repose pieds pour mon siège de bureau. Celui-ci s'incline assez en arrière assez bas, et permet de prendre la position idéale de tout informaticien qui se respecte : avachis, quasiment allongé sous le bureau, les yeux affleurant à peine au dessus de la ligne d'horizon du clavier.
Rares sont les montures permettant d'atteindre le nirvana du confort que représente cette position, et ce fauteuil en est.
Pour la petite histoire, il a pris la route de la maison en même temps que le reste de mes affaires alors que je quittait l'un de mes ancien patron. Avoir ensembles vécu dix heures par jours six jours sur sept pendant quelques mois nous a permis de tisser des liens que la simple rupture d'un contrat de travail ne saurait remettre en cause ! :-)
Pourtant, le maintiens de cette position n'est pas évident car le ressort de retour oblige à maintenir une poussée verticale de bas en haut égale au poids du liquide déplacée ou quelque chose comme ça.
Bref, il me fallait un repose pied ! Ainsi, voici les premiers croquis de ce meuble, ainsi que les tracé de découpe de la planche en pin qui me servira de victime :
Ces quelques représentations ne sont pas vraiment des plans de menuiserie, mais elles m'ont permis de réfléchir et de poser quelques mesures un minimum sérieuses pour pouvoir travailler. Un menuisier digne de ce nom aurait réalisé un dessin technique, un plan de découpe et une fiche de débit. J'aborderai surement ces parties dans un avenir proche.
Pour l'instant, la découverte des outils et du travail est un défi qui ne nécessite pas de s'imposer une discipline stricte.
L'étape suivante a été le traçage sur la planche, principalement au compas, puis le découpage dans un environnement organisé, sécurisé, et avec tout l'outillage et l'espace nécessaire comme le montre cette photo :
Le travail n'a pas été de tout repos, et déjà je touche du doigt les subtilités du bois comme le sens de la fibre, que l'on doit travailler dans le sens lorsque c'est possible. Mais dans une découpe en rond point de salut, il faudra passe par tous les angles.
Une lame à chantournage m'aurait facilité la tache dans les courbes, malheureusement je n'en ai pas encore. En vérité, je viens à l'instant de découvrir cette merveille technologique facilitant la découpe à faible rayon. A ajouter sur la liste de courses ...
Les résultats sont donc pour le moins irréguliers.
Qu'importe me dis-je ! Les râpes seront à mes cotés lors des futures batailles. L'avenir montrera que ce n'est pas si simple ...
L'outil principal pour un menuisier, et c'est là la grande conclusion de cette journée, est l'établis. En effet, il n'est pas possible de correctement travailler une pièce qui n'est pas solidement arrimée.
Malheureusement, l'espace est un bien rare dont je ne dispose pas. Pas encore en tout cas, nous recherchons une petite maisonnette qui me permettra d'acquérir ce sésame de la stabilité qu'est un bon établis.
En attendant, force est de constater qu'on fait avec les moyens du bord, et je m'égare à repenser à ce que je disait de mon métier actuel : "J'en ai marre de travailler comme un sagouin pour concurrencer les indiens".
Et voilà à quoi j'en arrive pour quitter ce travail :
Voici donc venu le temps de faire un premier bivouac sur la route. En me retournant je constate que le chemin parcouru est bien court, mais tout de même, j'ai le plaisir d'avoir passé une journée sans regarder ma montre, et ou chaque instant fut agréable.
Le plateau est découpé, ainsi que les deux pieds et la traverse.
Les pieds sont en cours de ... d' ... bref, je suis en train de les limer ( décidément, il va falloir revenir un peu à la littérature du métier ... ) afin qu'ils soient réguliers et identiques sur le contour, ce qui est loin d'être le cas.
Les prochaines étapes seront la fin de l'égalisation des pieds et l'égalisation du tour du plateau.
Ensuite les choses vont devenir intéressante, et se compliquer : découpe des tenons de la pièce transversale, découpe des mortaises associées sur les deux pieds et le plateau, ajustage, collage, serrage et le meuble sera fonctionnel.
Ne vous fatiguez pas sur l'ami google pour chercher ce qu'est une mortaise ou un tenon, je vous raconterai tout ça en temps voulu.
Enfin, pour la décoration, quelques arabesques ou sculptures au ciseau à bois seront certainement une belle manière de finir ce premier travail.
Ainsi s'achève cette première marche. La route se dessine au fur et à mesure que j'avance, et chaque pas me permet d'entrevoir de paysage qu'il me tarde de fouler du pied. La fatigue de la journée me berce, et nul doute que la nuit sera aussi agréable qu'elle est méritée.
Se coucher avec la satisfaction du travail accomplis, et avec l'impatience que le jour se lève pour pouvoir travailler à nouveau. Que rêver de mieux ?
dimanche 2 août 2009
Tout voyage commence par un premier pas
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