mardi 28 juillet 2009

Un paysage au loin



Le plaisir du bois est peut être aussi ancien que moi, ou à peine moins, datant de l'époque ou je regardais mon grand père tronçonner, scier, tailler et utiliser le bois à divers usages.
Rien à mes yeux n'eut pu tenir comparaison avec la table en chêne massif de la maison, et encore moins avec mon banchou (tout petit banc très simple permettant de poser un pied pour lacer ses chaussures ou d'assoir un être de la taille d'un schtroumpf).

Aujourd'hui, l'insouciance de l'enfance étant passée, le choix d'un métier se doit avant tout d'être orienté par la sécurité qu'il apporte aux essentielles choses que sont remplir sa gamelle et avoir un toit au dessus de la tête.

Ainsi, il va me falloir trouver l'alchimie entre le désir de tout faire pour réaliser un rêve, et la nécessité de garantir autant que possible le gite et le couvert pour moi et ma belle qui va accompagner ce périple.

Voyons ensemble les pistes qui s'offrent au voyageur que je suis !

D'abord, il faudra privilégier un métier. Quels sont les candidats ?
Menuisier, ébéniste, charpentier, fustier sont les premiers qui me viennent à l'esprit.
Chacun travaille le bois à son échelle, des plus minuscules ajustements pour le menuisier, au travail d'un tronc brut pour le fustier, la variété des métiers et l'étendue des techniques ouvre la porte à bien des voies.

Mais pourtant, le bois ne saurait se limiter à ces premiers métiers.
Qui travaille le bois ? Le "site en bois" nous apprends l'existence de 54 métiers anciens liés au travail du bois !!!

Pour les plus curieux d'entre vous, en voici une liste :
http://www.site-en-bois.net/fr/res/lex-metiers.phtml

Pour les moins curieux ( ou les plus feignants ) d'entre vous, voici ma sélection des noms de métier du bois les plus ... insoupçonnés :

. Embauchoiriste : - 1755 - Artisan spécialisé dans la confection des embauchoirs (instrument en bois, parfois en métal, qui se place à l'intérieur des chaussures et sert à les maintenir en forme).
. Galochier : - vers 1292 - artisan spécialisé dans la fabrication des galoches - sabots à dessus de cuir et semelles de bois que l'on porte par dessus les souliers pour les préserver de l'humidité.
. Huchier
: - fin XII° s. - : anciennement, artisan spécialisé dans la fabrication des huches - grands coffres de bois rectangulaire à dessus plats par opposition au bahut -.

. Pipier : - de pipe XVI° s. - : artisan spécialisé dans la confection des pipes.

Qui eu crû que mes pérégrinations pourraient me conduire à devenir bâcleur, débardeur, facteur ou bien carrossier, huissier ou encore ... renard !

Décidément, la langue française et le bois ont du partager quelques danses par le passé ...

L'idée me plait beaucoup d'occuper le reste de mes jours à tailler des pipes, mais quelque chose me fait penser que la clientelle ne sera pas légion au rendez vous.
Quoi que ... :-)

Au prochain post, je pense que nous survolerons les métiers du bois qui ont survécu à la déferlante effrénée de la modernité, et qui donc devraient être des candidats plus raisonnables pour le métier qui m'échoira.

J'espère qu'il m'aidera à trouver un chemin, d'aspect moins tortueux que ceux évoqués ici, assez bordé pour offrir le confort d'une marche agréable, et promettant de ne pas nous mener dans un cul ... de sac bien sûr !

lundi 27 juillet 2009

Un choix

Ce premier post est probablement le plus difficile à écrire.

Par où commencer ? Sur quel ton parler ? Que dire ? Qui le lira de toute façon ...

Commençons par le début du problème : moi !
30 ans environ, cadre, ingénieur en informatique, 8 ans d'expériences, plutôt variées et relativement valorisantes et un salaire avoisinant les 2.500€ par mois dans une belle ville du sud ouest de la France.
Bref, on y vois la carrière idéale d'un brave membre de la classe moyenne qui a bien appris sa leçon et qui n'a pas à se plaindre de sa situation, la vie n'étant pas si facile pour grand nombre de ses compatriotes.

Alors, qu'est ce qui cloche dans ce tableau qui ressemble plus à un début de vie parfait sur les rails de la réussite qu'a une soupe amère dont chaque cuillère quotidienne semble plus mauvaise que celle de la veille et promet pourtant d'être meilleure que celle du lendemain ?

Je pense que ma vie partagée entre la vie courante à la ville (Paris et banlieue) et la vie de vacance et de fêtes à la campagne ( la Corrèze, dont certainement je parlerai souvent ) m'a permis de voir 2 mondes que tout oppose.
Que ce soit le style de vie, la qualité de la nourriture, la richesse des relations sociales, ou bien la perception du temps qui passe, j'ai vécu 2 vies bien distinctes.

Si l'une représentait la voie royale, les études, la carrière, l'argent et la sécurité, et donc celle que la société m'a poussé à suivre, l'autre a toujours eu ma préférence.

En effet, la vie simple, les maison en pierre de granit et aux toitures de lauzes, la beauté des paysage, la richesse des forêts, le gout incomparable des légumes du jardin, la tradition familiale de la fabrication du pâté de gibier abondant, et la chaleur humaine des braves gens, tous ces éléments à mes yeux se sont toujours résumés en 3 mots : la vraie vie !

Ainsi, j'ai décidé de quitter la l'information temps réel, la compétitivité à tout prix, le travail bâclé sous les ordres de cheffaillons méprisants et l'indifférence morbide des dizaines d'automobilistes englués comme chaque jour, matin et soir, dans le bouchon qui les ramène à un logement impersonnel, construit en série et entassé par bloc de dix ou de cent selon le quartier qu'ils peuvent s'offrir avec le fruit de leur travail.

Je rêve d'être fier de mon travail, que celui ci soit fait sur des matières nobles, avec le temps qui est nécessaire pour faire du travail de qualité, et qui sera utilisé au quotidiens par des hommes, des femmes, et des enfants, et qui verront à travers celui-ci, quelque chose d'unique, dont le prix a moins d'importance que la qualité et la beauté.
Je rêve de le faire dans un pays qui a gardé le lien sacré qui nous unis à la Terre, source de toute vie et corne d'abondance pour celui qui la respecte et la travaille, et ne prélève que ce dont il a besoin pour vivre.

C'est pour cela que j'ai décidé de travailler le bois, et d'essayer de vivre une vie simple et saine dans les campagnes qui n'ont pas oublié les traditions et la valeur de l'être humain.

Ce blog, si j'arrive à le faire vivre, sera pour moi le moyen de voir le chemin parcouru, et de garder une trace des expériences que je vivrai à travers ce voyage.

J'espère qu'il sera pour chaque lecteur une source d'inspiration, d'informations, et peut être, qui sait, le déclic pour commencer son propre voyage.