vendredi 18 décembre 2009

La pose de bardeaux, stage de friture !

Bonjour à tous et bienvenue une fois de plus sur mon blog !

Vous vous souvenez surement de mon dernier chantier participatif  à Dremil Lafarge au cours duquel j'ai travaillé avec  Sébastien à isoler sa toiture avec des bottes de pailles.

Celui ci m'a parlé du charpentier et ami qui a réalisé sa charpente. Il m'a également parlé de plusieurs association toulousaines gravitant dans le monde de l'éco-construction et tout un tas d'autre domaines.

Une de ces associations, Friture, propose notamment des stages pratiques, sur la construction d'ossatures bois, de toilettes sèches, et tout un tas d'autres sujet gravitant autour de ces domaines.

Après un peu de navigations sur les sites web de ces associations, j'ai découvert que le prochain stage en date était la mise en œuvre d’une couverture en bardeaux sciés et ventilés.

Ni une ni deux, voilà votre dévoué serviteur inscrit, et qui se présente à la ferme pédagogique de Bouzigue, lieu où se déroule le stage.


"Un lieu ressource pour les associations de promotion à l’éducation à l’environnement ", c'est en ces mots que se présente la ferme de Bouzigue en ajoutant : " Elle contribue à créer une dynamique locale, à favoriser un développement socio-culturel autour d’animation et d’activité en accord avec l’objet de l’association."

Cette ferme est une bâtisse ancienne, au style bien particulier des campagnes toulousaines, qui nous accueille par cette matinée humide et grisâtre.

La demi-douzaine de stagiaires arrivent au compte goutte, et visiblement beaucoup de monde se connais déjà.
Une majorité d'entre eux est actif dans le tissu associatif local, où ils se côtoient régulièrement.



La matinée fus consacrée  à la partie théorique dont voici un résumé succin :





"Le bardeau est un revêtement permettant de protéger des intempéries les toitures et les façades"





Dans le cas qui nous concerne, nous allons aborder le bardeau de bois (bien sur) employé à la couverture du pan de toit d'une petite construction qui servira de buvette ou lieu d'accueil pour de futures manifestations.

La première moitié de la journée est consacrée à la partie théorique : les bardeaux, leur histoire, leur utilisation encore, principalement dans certains canton suisses sous le nom de tavillon.

Nous avons également regardé une video (pluie oblige) montrant les tavillonneurs suisse au travail.
C'est un travail d'orfèvre qui démarre sur l'arbre encore sur pied. Soigneusement sélectionné, il est abattu, débité, puis les tavaillons sont fendus en suivant la fibre, et entreposés pour séchage.

Bien entendu, tout ce travail est fait avec les outils de l'ancien temps et les méthodes qui s'y rapportent.


Les ventres criant famine ( mais pas à cause du travail abattu en cette pluvieuse matinée) obtiennent finalement gain de cause, et nous nous dirigeons vers la cuisine.

La nous attends un repas bio dont voici un succin résumé :






Boisson à base d'ortie en guise d'apéritif, puis soupe d'orties agrémentée de graines grillées.





S'en suis une série de tourtes maison comprenant des orties de nouveau, ainsi que du potiron, des légumes divers, une tourte agrémentée de roquefort et de noix, ainsi que diverses salades.






Ce repas fut un délice du début à la fin. C'est assez surprennant de voir la varité de choses que l'on peut faire avec la production locale et un peu de savoir faire.

Les discussions vont bon train, à gauche sur les divers voyages au tour du monde sans le sou par les globe trotters, à droite sur la dernière fournée de pain bio réalisé par l'un des convives dans un four restauré dans squat pas très loin.

Cette expérience fu assez troublante, car je me sentais vraiment venir d'un autre monde. Ici, la simplicité et l'humanité règne.

L'un des participants a fait dans la pub pour une grande boite parisienne pendant 10 ans. Il a tout laché, et me raconte qu'il n'a pas eu une seule journée d'emplois salariée depuis 3 ans, et pourtant il vie une vie bien remplie.

Tout cela me fait bien un peu réver, mais je ne suis pas encore assez ouvert d'esprit pour m'y voir toute la vie.

Une fois tous ces mets engloutis, et ces histoires en têtes, nous pointons le nez dehors pour constater que les nuages ont terminé leur travail. Nous allons enfin pouvoir commencer le notre.

Deux ateliers furent montés pour réaliser le travail : la découpe des bardeaux, et la pose.

Le stand de découpe par de planches d'environ 4 mètres qui sont découpées, et percées :


Le perçage est nécessaire, car les clous sont posés, comme nous le verrons plus loin, assez près du bord, et donc le bardeau se fend si on tente de clouer directement.







Non loin de la, les apprentis charpentiers s'activent à la pose.

















Le principe d'une toiture en barbeaux est de superposer des bardeaux de manière à ce que l'eau s'écoule sans jamais traverser la toiture.


Nous voyons ici les deux litteaux (longue pièces de bois de petite section presque carré) qui soutiennnt chaque bardeau. Un en tête, et un autre quarante centimètres plus bas.



La toiture se monte donc du bas vers le haut.

Entre deux bardeaux, il doit y avoir un écart (règlementaire de 6mm). Dans notre cas, nous travaillons avec du bois encore très humide, nous ne laissons pas d'espace.

Une fois le bois plus sec, il va se rétracter en largeur (mais pas en longueur), créant ainsi cet espace.
Les bardeaux étant décalés d'une couche à l'autre, l'eau peux ruisseler jusqu'au sol sans traverser le toit :




















Voici une vue de travers montrant le système d'empilement des couches :


Le soleil commence à décliner, et la fraicheur arrive, la journée touche à sa fin.

















Le résultat final est plutôt réussi, et surtout il met en relief la video vue le matin, dans laquelle des chef d'oeuvres de toitures étaient exposées, et c'est à ce moment qu'on prends conscience de la qualité incroyable du travail des tavillonneurs suisses, et surtout de la modestie du notre !

Voici quelques photos de ces oeuvres :
















Selon la tradition, chaque portion de toit est recouverte par pas moins de neuf couches de bois !
Les tavaillons se superposent trois fois latéralement, et trois fois verticalement.

La quantité de travail nécessaire pour réaliser une toiture est inimaginable, comme le laisse supposer cette photo :

































Voici pour finir une superbe video d'époque montrant un tavilloneur à l'oeuvre :
http://archives.tsr.ch/dossier-metiers/construction-tavillon

Une nouvelle expérience s'ajoute à mon carnet de voyage. Celle-ci fû également faite de nouvelles rencontres : un charpentier qui se spécialise dans l'éco-construction, une association qui organise des formations théoriques et pratiques, une ferme eco-citoyenne, et des aventuriers de la vie !

Les discussions de la journée m'ont de nouveau mises sur la piste des Compagnons du devoir du tour de France. Il semble qu'il soit possible de suivre des formations en charpente auprès d'eux.

Je note donc sur mon carnet de voyage qu'une étape du coté du compagnonnage serait surement très instructive et utile pour me guider sur la route.

Je vous quitte donc une fois de plus avec de nouvelles destinations en tête, et c'est bien là l'essentiel dans un voyage, d'avoir une nouvelle destination en vue !

dimanche 15 novembre 2009

Repose pied, la suite : 4 tenons alignés

Voici venu la suite de la fabrication, décidément bien longue, de mon petit repose pied.

Tout d'abord, souhaitons la bienvenue à deux nouveaux outils : le serre joint et la scie a dos.




"Un serre-joint est un outil de maçon ou de menuisier. Il permet de serrer et de maintenir différentes pièces en contact entre elles"









Dans le cas qui m'occupe, il me permet de manipuler l'assemblage, notamment afin de visualiser les alignements.



  "Scie courte à denture fine, de précision, dont la finesse de la lame nécessite un renfort métallique sur le dos pour la rigidifier. Sa lame est rectangulaire (sauf les scies à dos japonaises comme la dosuki)"

L'objectif d'aujourd'hui est de  découper sur chacun des pieds deux tenons qui viendront s'emboiter dans le plateau.

Le défi à relever sera donc d'aligner verticalement d'une part sur chaque pied les deux tenons (l'un au dessus de l'autre) et d'autre part aligner les tenons des deux pieds horizontalement, les uns en face des autres.

En résumé, il faudra que les bases des quatre tenons soient sur un même plan, de manière à jointer parfaitement quand le plateau viendra s'y emboiter.

La première étape est donc le traçage des lignes de coupe. Comme nous l'avons vu précédemment, le tenon occupe en général un tiers de la largeur de la pièce.

Sur cette photo apparait le tracé de largeur du tenon de la pièce transverse, ainsi que les tracés de base et de hauteur des tenons du pied droit.



La première découpe a pour but de délimiter le haut du tenon de manière à ce qu'il soit à la même hauteur que le futur tenon de la pièce transverse :


La même opération est effectuée de l'autre coté. A ce moment, un test de platitude me permet d'ajuster les découpes grâce à quelques coups de lime.

Le résultat final est satisfaisant, il n'y a pas de jour.










Maintenant que les surfaces sont accessibles, une nouvelle étape de tracé des lignes de découpes :















Comme vous le voyez, les parties à supprimer de la pièce finale sont hachurées afin de ne pas se tromper. En théorie tout du moins ...

En effectuant ces tracés, je me suis dit que le tenon de la pièces transversalle pourrait être prolongé jusqu'au tenon du pied, afin de former une sorte de T.

Je pense que cet assemblage n'en serait que plus solide, limitant de lui même le jeu entre les pièces.

On remarque également que les tenons de droite et de gauche sont positionnés identiquement par rapport à la pièce de traverse, mais que leur position par rapport au bord de la surface n'est pas vraiment la même.

Les imperfections de découpes commence à se voir ! Espérons que je pourrais rattraper ça d'ici la fin, ou que cela ne se verra pas !

Première découpe du tenon, et première bétise !















Alors ?         ...           Qui a trouvé l'erreur ?

Et oui, bougre d'âne ! J'ai découpé une partie qui n'était pas hachurée, mettant ainsi fin à ma belle idée de tenon en T.

Morale de l'histoire, mon hachurage n'était pas assez visible, à moins que ce ne soit moi qui n'était pas assez attentif ....

Qu'à celà ne tienne, je continue la découpe et obtiens le première tenon :

L'espect n'est pas terrible,mais nul doute que les futur coups de limage d'ajustement y remédieront.

Voici donc à quoi ressemblent les pièces emboitées :










Quel dommage quand même, cette idée de tenon en T me plaisait bien ...

Allez,  des traits, des coups de scie et de lime, un peu de sueur, et juste ce qu'il faut de bière, et les trois tenons suivants sont réalisés :















Certaines découpes laissent un peu à désirer au premier coup d'oeil, mais cela est grandement dû au manque d'établis.

Mes pièces sont montées dans un étau ayant une tête pivotante  lui mème fixé à un des barreaux de la rembarde.

Les positions de découpe sont donc lamentables, et le résultat ne vaut pas beaucoup plus certaines fois, mais cela n'est pas très grave, car quelques coups de lime nous mettrons bientôt tout ça d'équerre, tout du moins, je l'espère.

Voilà donc une nouvelle après midi bien occupée, et du travail qui bon an mal an a bien avancé.

Une triste nouvelle (pour moi), mais une très bonne pour vous viendra conclure ce billet :
mon appareil numérique est atteint d'une maladie grave, et sans espoir de rémission.
Il lutte courageusement pour servir jusqu'au dernier soufle, mais l'histoire continue, et laisse sur le bord du chemin les héros du passé.

Demain, un nouveau jour se lèvera, et de nouvelles histoires seront immortalisées grâce à son successeur.

A ce sujet, voici l'excellent dossier 2009 sur les appareils photos numériques de la Fnac (attention, 8.3 Mo quand même !):
http://multimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/dossier_techniques_2009/photo_2009.pdf

Je ne suis pas rémunéré pour cette publicité, encore que ce n'en soit pas vraiment une, puisque c'est juste un dossier très complet.

Autant la Fnac est très limite sur ses tarifs, autant ses dossier techniques sont excellents à mon humble opinion.

Alors ? Quelle sera ma prochaine entorse à la fuite en règle de la société de consommation ?

Je penche pour un appareil ultra compact, avec un très bon respect des couleurs (gros défaut de mon précédent appareil), et de bonnes performances en faible éclairage (bonne sensibilité ou bon flash), chose qui m'arrive trop souvent à mon gout.

Fred, ton avis sur la question est le bienvenu en commentaire, à moins de 3000 euros si possible !  ;-)

Et vous ? Vos appareils ? Vos recommandations ? C'est maintenant à vous de travailler ci dessous !

jeudi 5 novembre 2009

Un petit bilan

Bonjour à tous !

Aujourd'hui, pas d'activité boisée, mais une petite rétrospective sur le temps passé.
Un premier bilan de ce voyage nous permettra de mettre en relief les choix qui viendront ...

J'ai commencé depuis quelques mois à scruter un peu le monde du bois.
Les doigts ont été mis à contribution dans de la petite menuiserie, ainsi que les bras sur des chantiers participatifs.
Le cerveau ne fut pas en reste grâce à de nombreuses heures de lecture de livres ou de sites Internet.

J'ai découvert beaucoup d'associations, locales ou nationales, traitant des sujets du bois et de l'éco-construction, mais aussi des groupes bien plus anciens, tels les Compagnons du tour de France, dont je vous parlerai d'ici peu.

Leur site web propose entre autre une sorte de profil créé d'après une trentaine de questions générales. Voilà une bonne façon d'éclairer mes choix !

Voici les résultats de mon test :

Bilan d'orientation

Votre profil d'intérêts




Votre profil général
Vous êtes du genre à démonter la vieille pendule de grand-mère pour comprendre comment elle fonctionne et, éventuellement, à en modifier le mécanisme. Vous aimez en effet travailler avec vos dix doigts, de même que vous adorez apprendre de nouvelles choses.
Vous aimez les activités où il faut résoudre des problèmes et qui permettent de constater des résultats mesurables et tangibles. Vous êtes, en revanche, moins intéressé par les activités qui nécessitent trop de relations avec les autres car vous êtes quelqu'un de plutôt réservé et d'indépendant (sauf si, bien sûr, votre troisième pôle est la coopération).
Vous préférez les objectifs pratiques à ceux qui sont fixés sur le long terme et vous apprenez plus facilement en faisant les choses et en accumulant les expériences que dans le cadre de formations plus académiques. Vous n'aimez pas parler de vous mais vous êtes considéré par les autres comme «authentique» et sincère. Vous aimez aussi avoir une certaine liberté de manœuvre et vous êtes adepte du «self-control». En quelques mots, vous êtes: matérialiste, naturel, pratique, réservé, effacé, critique et indépendant d'esprit.

Votre parcours de réussite possible dans le bâtiment
Compte tenu de votre profil, vous feriez un excellent professionnel dans toutes les spécialités nécessitant une grande technicité et une non moins grande réflexion. Vous pouvez ainsi devenir un excellent menuisier, un charpentier apprécié ou encore un tailleur de pierre reconnu. Mais quelque soit la spécialité choisie, l'important sera de trouver une voie où vous pourrez montrer votre capacité à raisonner en trois dimensions et à associer le geste et la réflexion, les mains et la tête.





La conclusion m'a beaucoup plu, comme vous vous en doutez surement !

Et vous, quel métier vous tends les bras ?
Foncez faire ce test, et bien sur n'oubliez pas de poster les résultats dans les commentaires :
http://www.compagnons.org/testing/test-tricam-new/test-d-orientation-gratuit

Effectivement, une bonne partie de mon temps libre a été dédié à la lecture sur le sujet de la charpente.
Plus le temps passe, et plus je sens que ma place est dans ce métier. Bois bien sur, mais aussi métier manuel, physique, au grand air d'une part, et également scientifique, mathématique, traditionnel, et ouvert à l'imagination. Que des bonnes choses !

J'effectue ainsi des recherches sur les moyens de me former à ce métier ancestral en constante évolution, où les méthodes traditionnelles les plus anciennes peuvent côtoyer les techniques de conception ou de fabrication les plus modernes.

Ces diverses lectures m'ont amenées à découvrir ces fameux Compagnons du tour de France qui ont formé des générations d'ouvriers qualifiés dans les métiers artisanaux du bâtiment, mais aussi d'autres domaines, comme le travail du cuir ou du métal.

Je vais essayer bientôt de les rencontrer afin de voir les chemins qu'ils me proposent.

Je vous en dirai plus très bientôt.

mardi 20 octobre 2009

Venez m'aider, venez apprendre : bienvenue à la maison paille d'olivier :
















C'est par une magnifique journée de début d'automne que j'ai pris la route pour un nouveau chantier participatif, à Dremil Lafarge.

Le paysage magnifique, encore baigné d'un voile de brume matinale, suffit à oublier le difficile réveil matinal de ce samedi matin.

Aujourd'hui, je vais rencontrer Olivier, qui construit sa maison en paille depuis 4 mois environ.

Il a pris le parti de faire appel à des professionnels dans un premier temps afin de réaliser le terrassement, ainsi que le plus gros travail de définition de l'architecture.

La suite du chantier se déroule selon le mode que vous connaissez maintenant bien : le chantier participatif.

Voici donc les premières vues de cette maison :



La face correspondant à l'entrée, avec le nord à gauche ...









... et voilà le mur face sud.




A l'est, le mur est encore en cours de construction comme le montre ce point de vue :









Voici donc une maison de 2 étages, chacun faisant environ 80m² . L'ossature bois entièrement réalisée, et les murs en grande partie montés.

Le travail du jour consistera à continuer l'isolation du toit qui est réalisée en bottes de paille comme il se doit.

Pour y parvenir, des plaques d'OSB on d'abord été posées de manière à recouvrir l'ensemble de la surface du toit.




"Les panneaux OSB ( Oriented Strand Board ) sont des plaques rigides de lamelles de bois orientées "






Ensuite, des poutres en I ( du fait de leur forme ) sont installées parallèlement entre elles, et perpendiculairement au faite du toit, de manière à créer des compartiments dans lesquels seront insérées les bottes de paille en compression.



Voici ici quelques poutres dites "en I" n'ayant pas encore été affectées à leur poste.





Voilà donc pour la théorie. Dans la pratiques, les choses sont légèrement moins ... évidentes disons.

La première étape consiste à découper les bottes de paille à la largeur désirée, 44 cm en ce qui nous concerne. Les bottes sont de largeur variable, allant de 46 à 50 cm environ je pense.

Le découpage doit être relativement précis : une découpe trop étroite, et l'air circule, créant un passage thermique dans l'isolation; une découpe trop large, et la pose de la botte dans son compartiment se transforme en lutte épique entre l'homme et les lois de la physique des matériaux !

Je commençais ainsi ma journée à la découpe.
Quelques allez retours entre le lieu de stockage et le lieu de découpe permettent de s'échauffer les bras. Comme cela tombe bien, car comme nous allons le voir, ceux ci seront mis à rude épreuve, une simple botte pesant dans les 15 kilos !


Ici Olivier me montre la technique (relativement simple) de découpe.






Il faut prendre soin du sens de rotation de la lame, afin d'éjecter les brins plutôt que de les entasser dans le passage, ce qui fait caler la bête.


Les bottes ont un sens, qui l'eut cru ! On s'en rends bien compte lors de la découpe :





Cette photo montre une botte coté "pied" de la paille. On peut y voir les "strilles" des pieds regroupés ensembles.










Celle ci montre le coté tête, avec des brins mélangés et plus souples.








Le coté strillé doit être simplement égalisé, car il est difficile à travailler.
L'autre coté est tendre, et c'est celui qui sera le plus travaillé pour ajuster la largeur de la botte.

Les premières découpes sont longues, car je passe beaucoup de temps à mesurer pour ne pas couper trop court.
C'était très bien fait. Effectivement, je n'ai pas coupé trop court du tout, pas assez même !

En se référent aux problèmes liés à la découpe cités plus haut, vous devinez déjà que les première bottes ont été dures à rentrer !!!

Après quelques ajustements, la technique est mieux maitrisée, et le rythme augmente. C'est assez grisant de voir que l'on progresse, et c'est surtout un plaisir d'avoir un professeur qui donne des consignes, des conseils, puis qui vous laisse voler de vos propres ailes en toute confiance.

Les bottes se taillent six par six, non pas par esprit de rigueur militaire, mais parce que c'est le nombre de botte que l'on peut installer dans la nacelle de la grue qui les élèvera vers leur destination finale.










Voici donc le précieux chargement défiant les lois immuables de la gravité grâce à une merveille technologique : la grue.









Celle ci est sans peut être vieille que moi, et pourtant elle est d'une efficacité redoutable !


Voici la grue utilisée sur le chantier. De la mécanique simple et robuste comme seuls les anciens savaient la faire.






Le moteur "Bernard", démarré grâce à une cordelette enroulée autour du rotor démarre au quart de tour moyennant une énergique traction:




Le moteur entraine uniquement la levée de la charge. Celle ci est embrayée à l'aide d'un simple levier.



La rotation de la flèche une fois chargée se fait grâce à ce volant avec le seul petit doigt malgré les centaines de kilos déplacés !



La descente est pilotée avec précision au frein à main.

Nous voici donc rendus en altitude. Une fois les bottes montées, il faut les placer entre les poutres en I.


Nous voyons ici Olivier en train de positionner le "chausse pied", ou plutôt devrais-je dire le "chausse botte" qui nous permet de rentrer les bottes en compression entre deux poutres.




Vu du faîte du toit (la ligne horizontale la plus haute), voici à quoi ressemble l'emplacement à combler :

Une fois la botte placée, elle doit être tassée verticalement, pour reposer sur le panneau, puis glissée vers le bas de la toiture.

Pour cela on se place comme dans une baignoire et on pousse avec les jambes.


Comme les panneaux OSB sont uniquement cloués, il n'est pas possible d'y marcher. Ainsi, se maintenir dans la baignoire se fait uniquement à la force des bras.
Au début, c'est très amusant, mais à la fin de la journée, c'est épuisant !!!

Ainsi après une journée entière à deux, nous réussîmes à terminer entièrement la façade nord :











Celle ci sera plus tard recouverte d'une couche de pare-pluie, puis recouverte d'un parement.

Quelques découpes de planches et vissages pour le maintiens des bottes en bout de pente cloturèrent cette journée passionnante.

Le bilan est exceptionnel. Un temps magnifique, un auto constructeur qui a vraiment pour but de partager une passion, et de faire découvrir le plus de choses possibles aux participants, et une saine fatigue qui promet de repenser au chantier plusieurs jours après tant les courbatures sont promises à un avenir radieux.

Un des grands plaisir de ce chantier est d'avoir pu en une seule journée participer à tous les postes en jeu : manutentionnaire, découpeur de bottes, de planches, grutier, couvreur, etc ...

Un autre point particulièrement intéressant est que le charpentier qui a réalisé la structure fait partie d'une association qui donne des cours théoriques et pratiques sur le sujet.

Quelque chose me dis que je vous parlerai de cette association d'ici peu !

Voici le blog d'Olivier où vous pourrez suivre la suite de cette aventure humaine :
http://maisonpailledremil.blog.free.fr/index.php?post/2009/10/07/le-toit-Nord-est-maintenant-etanche...-et-isol%C3%A9

Si d'aventure vous passiez du coté de Toulouse, je vous encourage à découvrir ce chantier et cet homme qui resteront assurément gravé dans vos carnets de voyage.

Pour ma part, nul doute que je reviendrai participer, et probablement découvrir les techniques d'enduits des bottes de paille qui devraient bientôt commencer.

La route continue de défiler, et si parfois le temps semble s'arrêter, et le paysage semble se figer, cette impression ne dure pas.
Les futures étapes se rapprochent régulièrement, et les sujets semblent se multiplier à l'infini.

Je pense à mon repose pied qui m'attends sagement, ainsi qu'aux explications des principes de base de charpentes qui déjà sont en préparations, mais également à toutes les pistes que m'ouvrira cette association.

Oui, assurément, plus j'avance dans mon voyage, et plus les chemins s'offrant à moi se révèlent, multiples et entrecroisés.

A bientôt pour en parcourir de nouveaux ensemble !

dimanche 27 septembre 2009

Premier chantier participatif

J'ai donc participé à un chantier participatif dans la campagne toulousaine.

L'auto constructeur, Sébastien, y construit sa première maison, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne fait pas les choses à moitié !!!

Deux étages, deux cent quarante mètres carrés habitables environ, en hauteur, avec vue sur un petit lac, la réalisation est ambitieuse !

Le chantier a débuté en 2007. Aujourd'hui, les fondations sont réalisées, l'ossature bois, la toiture ainsi que les murs et enduits du rez de chaussez et de l'étage.



Voici une vue de la façade nord de la construction (coté gauche). On vois un superbe travail de structure bois.







Coté sud cette fois ci (à droite), on se rends compte de la taille imposante de la maison !




Les murs ( à l'exception du RDC coté nord, qui est en parpaing isolé d'une couche de paille) sont réalisés en bottes de paille sur laquelle est appliqué un enduit.

Cet enduit est composé de plusieurs couches ayant des fonctions différentes.


La couche d'accroche est un mortier de terre/sable réalisé à la bétonneuse. Elle est liée à la paille, la protégeant des intempéries. Elle servira du support pour la suite.






La couche de corps est constituée de terre/sable/paille a volumes égaux. Elle constitue la couche d'isolation principale.

En troisième couche (de corps également) permet d'atteinte six cm d'épaisseur d'enduit.
Celle ci sera lissée afin d'offrir un aspect visuel agréable.

Voilà donc, en résumé, comment sont fabriqués les murs.

J'ai eu pour ma part l'occasion de travailler sur l'isolation du plancher.


La technique consiste à insérer des bottes de paille en compression entre les poutres de l'ossature bois.






Une fois les bottes insérées, il faut les ficeler afin de les maintenir "compactes" et de faciliter la phase d'enduit qui suivra.

On vois sur cette photo le "avant" à gauche, et le "après" à droite.



Ici une autre vue vous permettra d'imaginer dans un premier temps, le bourrage des interstices, et dans un second temps, le rangement des brins de paille.



Si la différence semble toute relative, je vous garantis que le travail pour y arriver n'est pas de tout repos.
Le principe consiste à prendre une bonne grosse poignée de paille, de la malaxer un peu dans le sens de la longueur afin que les brins soient bien liés entre eux, puis de plier cette poignée en deux, en formant une sorte de 'v'. On insère ensuite ce 'v' en le poussant dans un trou. La poussée par le bas fait que le 'v' s'ouvre et se plante dans la paille déjà existante, liant le tout.

Votre source ? Le sac de paille :



Ici, il doit rester entre 1/3 et 1/4 de sa taille pleine. J'ai écoulé un sac entier durant cette journée, poignée par poignée !




Votre espace de travail ? L'escabeau :

Un des gros problèmes est le placement de celui ci, tant l'espace pour circuler est limité et encombré.

Gravité terrestre oblige, la paille a tendance a vouloir retourner d'où elle viens : le sol !
Ouvrier oblige, la paille retourne ou elle peux : dans vos yeux et dans votre T shirt !

Pour se protéger, rien de tel qu'un bon vieux bob, et une paire de gants de chantier :



On regrettera la première, et j'espère dernière, publicité cachée dans ce blog ! Quelle honte ...




Si vous avez des doigts de pianiste, des épaules de serpent ou une peau de princesse, passez votre chemin braves gens, et fait un tour du coté de l'enduit !

La fin de la journée fut consacrée à filer un coup de main à l'électricien à tirer des câbles. Cela m'a rappelé ma jeunesse, pendant laquelle j'ai eu l'occasion de travailler un peu dans le bâtiment, notamment dans l'électricité ...

Dans un post ultérieur, je détaillerai un peu la charpente de cette construction, ainsi que quelques autres. Nous y verrons un peu de vocabulaire, et quelques techniques d'assemblages.


Vous pouvez suivre l'avancement de ce chantier sur le blog de Sébastien :
http://maisonpaille.over-blog.net/