dimanche 27 septembre 2009

Premier chantier participatif

J'ai donc participé à un chantier participatif dans la campagne toulousaine.

L'auto constructeur, Sébastien, y construit sa première maison, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne fait pas les choses à moitié !!!

Deux étages, deux cent quarante mètres carrés habitables environ, en hauteur, avec vue sur un petit lac, la réalisation est ambitieuse !

Le chantier a débuté en 2007. Aujourd'hui, les fondations sont réalisées, l'ossature bois, la toiture ainsi que les murs et enduits du rez de chaussez et de l'étage.



Voici une vue de la façade nord de la construction (coté gauche). On vois un superbe travail de structure bois.







Coté sud cette fois ci (à droite), on se rends compte de la taille imposante de la maison !




Les murs ( à l'exception du RDC coté nord, qui est en parpaing isolé d'une couche de paille) sont réalisés en bottes de paille sur laquelle est appliqué un enduit.

Cet enduit est composé de plusieurs couches ayant des fonctions différentes.


La couche d'accroche est un mortier de terre/sable réalisé à la bétonneuse. Elle est liée à la paille, la protégeant des intempéries. Elle servira du support pour la suite.






La couche de corps est constituée de terre/sable/paille a volumes égaux. Elle constitue la couche d'isolation principale.

En troisième couche (de corps également) permet d'atteinte six cm d'épaisseur d'enduit.
Celle ci sera lissée afin d'offrir un aspect visuel agréable.

Voilà donc, en résumé, comment sont fabriqués les murs.

J'ai eu pour ma part l'occasion de travailler sur l'isolation du plancher.


La technique consiste à insérer des bottes de paille en compression entre les poutres de l'ossature bois.






Une fois les bottes insérées, il faut les ficeler afin de les maintenir "compactes" et de faciliter la phase d'enduit qui suivra.

On vois sur cette photo le "avant" à gauche, et le "après" à droite.



Ici une autre vue vous permettra d'imaginer dans un premier temps, le bourrage des interstices, et dans un second temps, le rangement des brins de paille.



Si la différence semble toute relative, je vous garantis que le travail pour y arriver n'est pas de tout repos.
Le principe consiste à prendre une bonne grosse poignée de paille, de la malaxer un peu dans le sens de la longueur afin que les brins soient bien liés entre eux, puis de plier cette poignée en deux, en formant une sorte de 'v'. On insère ensuite ce 'v' en le poussant dans un trou. La poussée par le bas fait que le 'v' s'ouvre et se plante dans la paille déjà existante, liant le tout.

Votre source ? Le sac de paille :



Ici, il doit rester entre 1/3 et 1/4 de sa taille pleine. J'ai écoulé un sac entier durant cette journée, poignée par poignée !




Votre espace de travail ? L'escabeau :

Un des gros problèmes est le placement de celui ci, tant l'espace pour circuler est limité et encombré.

Gravité terrestre oblige, la paille a tendance a vouloir retourner d'où elle viens : le sol !
Ouvrier oblige, la paille retourne ou elle peux : dans vos yeux et dans votre T shirt !

Pour se protéger, rien de tel qu'un bon vieux bob, et une paire de gants de chantier :



On regrettera la première, et j'espère dernière, publicité cachée dans ce blog ! Quelle honte ...




Si vous avez des doigts de pianiste, des épaules de serpent ou une peau de princesse, passez votre chemin braves gens, et fait un tour du coté de l'enduit !

La fin de la journée fut consacrée à filer un coup de main à l'électricien à tirer des câbles. Cela m'a rappelé ma jeunesse, pendant laquelle j'ai eu l'occasion de travailler un peu dans le bâtiment, notamment dans l'électricité ...

Dans un post ultérieur, je détaillerai un peu la charpente de cette construction, ainsi que quelques autres. Nous y verrons un peu de vocabulaire, et quelques techniques d'assemblages.


Vous pouvez suivre l'avancement de ce chantier sur le blog de Sébastien :
http://maisonpaille.over-blog.net/