dimanche 27 septembre 2009

La maison en paille ou les 3 petits cochons revisités

Bien le bonjour à vous !

Aujourd'hui, je ne vais pas vous compter d'histoire enfantine, je vais vous parler ... de maisons en paille !

Quelle idée ? Quelle lubie ? Au XXIème siècle, pensez vous, ma bonne dame, qu'on puisse encore habiter dans de la paille ?

Et bien il semblerai que toute la gaule aie renoncé à cette idée folle, pour privilégier le béton et l'acier. Toute ? Non ! Car un groupe peuplé d'irréductibles illuminés résiste encore et toujours à l'envahisseur.

Comment se présentent ils, ces braves gens ?
"Le Réseau Français de la Construction en Paille", aussi appelé "Les Compaillons" est une association loi 1901 qui à pour but de réunir les différents acteurs et actrices de la construction en paille en France : http://www.compaillons.fr/

Remontons un peu le cours de l'histoire jusqu'à la fin du XIXéme siècle (peu avant l'an 1900 pour les réfractaires aux chiffres romains ). A cette époque, la mécanique apportait aux paysans du Nebraska des balloteuse mécaniques. Cette révolution leur permis de ranger la paille non plus en vrac, mais en bloc compactées relativement uniformes.
Le manque d'arbres associé à des hivers à faire geler du whisky (4 ou 5° Farenheit, soit un bon -15°Celcius) nécessitait des maisons bien isolées thermiquement, et c'est en bottes de pailles que celles ci furent construites dans les villages paysans.
Cette technique de construction se répandit un temps, avant que les matériaux dits "modernes" ne prennent le dessus.

La plus vieille maison en paille connue en France est la maison Feuillette à Montargis, construite en 1921.
Un superbe document d'époque raconte son histoire : http://www.habitat-ecologique.org/doc/La_Science_et_la_Vie_56.pdf

Cette technique a perduré dans le temps, mais à une échelle très réduite. Néanmoins, elle semble ces temps-ci vivre une seconde jeunesse. Ses nombreux atouts, son faible cout, et son orientation résolument écologique ont amené les maisons en paille à reconquérir du terrain.

On parle aujourd'hui de maisons ossature bois avec murs porteurs en paille, encore que de multiples variantes existent.

On dénombre aujourd'hui plus de 600 maisons de ce type en France, suite à une enquête lancée en 2007 :






























On note ainsi une forte concentration en Bretagne, où le mouvement prends racine, et ou il s'organise actuellement. Une mention spéciale est décernée à la Dordogne qui est également très impliquée dans le mouvement.

Les intérêts à ce type de construction sont multiples. Les principaux sont :
  • l'isolation (thermique, phonique)
  • la qualité de l'air intérieur (excellente régulation hygrométrique)
  • la faible empreinte écologique (elle utilise un matériau naturel, durable et recyclable)
  • le faible cout des matériaux nécessaire
  • la simplicité de construction

Un des aspects ayant certainement contribué au succès et au développement de cette technique de construction est le chantier participatif.
Le concept est simple : les participants travaillent gratuitement sur le chantier, et reçoivent en échange le savoir faire nécessaire à construire une maison paille.
Chacun donne et reçois le l'autre, c'est une expérience humaine enrichissante pour tous !

C'est à ce dernier point que je vais m'attarder lors de mon prochain post en vous racontant mon premier chantier participatif.

A bientôt ...