En l'an de grâce 1228, Louis IX, futur Saint-Louis, vient d'être sacré Roi à Reims. Mais trop jeune pour régner, c'est sa mère Blanche de Castille qui assurera la régence du royaume jusqu'en 1235.
Guilbert, petit seigneur, vassal du seigneur de Ratilly, lui-même vassal du seigneur de Perreuse, qui est à son tour vassal du Baron de Toucy, commande un chateau : le château de Guédelon.
Son suzerain vient de lui donner l'autorisation de construire son château.
Son statut assez modeste dans la hiérarchie féodale et ses moyens financiers limités, l'incitent à faire ériger un « petit » château, loin des dimensions royales des châteaux du Louvre à Paris ou de Brie-Comte-Robert en Seine-et-Marne. On parlera alors de château-résidence pour évoquer Guédelon.
C'est en tant que batisseur que j'ai pris part à la construction de ce chateau.
Et là, vous vous dites "Il a craqué, ça devient n'importe quoi ce blog !!!" ...
Et bien rassurez vous, je vais bien, et le voyage dans le temps n'est pas encore possible.
Du moins, pas tout à fait ...
Je me suis joint à cette aventure incroyable qui se déroule de nos jour en Puisaye.
Un château médiéval du XIII ème siècle (nul besoin de le préciser, vous l'aviez immédiatement déduit !) est en cours de construction depuis une dizaine d'année. Sa particularité ? Il est bâtit avec les outils et les méthodes de l'époque !!!
Quoi de plus traditionnel me direz vous que d'utiliser des outils et des méthodes employées il y a plus de 750 ans !
Après avoir découvert ce chantier hors norme sur internet, quelques mails et un mini dossier remplis et me voilà en route pour une nouvelle aventure.
Le premier jour est consacré à la visite du site. Celui ci est constitué ... d'un chateau :
... ainsi que d'un village où sont regroupés les principaux artisans nécessaires à la construction.
Il y a donc entre autres le vannier, qui fabrique paniers, jarres, boites à outils, hotes et autres accessoires :
La teinturière qui travaille avec les herbes, les baies, la terres et toutes les ressources que la nature environnante peut apporter :
Les charpentiers ont bien entendu un rôle prépondérant dans le chantier. Charpente bien entendu, mais aussi tables, charrettes, manches d'outils, échafaudages, bref, quasiment tout ce qui est en bois passe entre leurs mains :
Pour travailler, il faut des outils, qui sont principalement fabriqués par les forgerons, ou plus particulièrement pour les outils tranchants par le taillandier :
Le cordelier s'occupe lui de la fabrication des cordes :
Afin d'être au sec, les tuiliers fabriquent des tuiles à base de terre crue argileuse :
... qui sont cuites dans la 3ème version du four à tuile:
Celui ci permet de faire cuire des fournées de 3000 tuiles qui seront cuites puis refroidies pendant 3 jours pour obtenir celles-ci:
Citons enfin les cuisinières qui travaillent dans cette magnifique cheminée munie d'un four à pain sur la gauche :
Elles travaillent les recettes de l'époque, très souvent faites dans des pots qui sont tournés petit à petit tout au long de la journée près de l'âtre.
Bien entendu , il y a les tailleurs de pierres :
Ils produisent en masse des pierres régulières pour la construction, et en petite quantité de véritables bijoux telle cette clé de voute faite en un seul bloc bien sur :
... ou ce quadrilobe décoratif :
Leur matière première est extraite de la carrière :
... comme l'est la plus grande partie des matériaux de construction.
Ici est fabriquée la chaux qui servira dans le mortier liant les pierres entre elles :
Notons dans la liste des pièces impressionnantes du chantier cet assemblage réalisé par les charpentiers :
Son rôle est de mettre en place les voutes d'arêtes des tours dont voici un apperçu :
Il y a sur ce site encore bien d'autres métiers, plus furtifs, mais néanmoins incontournables, telle la charretière qui transporte les matériaux sur le chantier, ou bien les architectes ...
Voyez maintenant le plan du château :
Aujourd'hui, les fondations sont faites, la tour de la chapelle et la tour maitresse sont à moitié montées, et le logis seigneurial attends la dernière partie de sa charpente.
Voici une vue du toit du logis sur le pont enjambant les douves :
... qui est soutenu par un magnifique assemblage que voici :
La rez de chaussez du logis n'est pas encore aménagé, mais il est terminé.
A l'étage, la charpente avance, et sa couverture aussi :
Ainsi se termine ce résumé décidément trop bref pour donner ne serait ce qu'un idée de l'ampleur de ce chantier hors norme.
Vois pourrez trouver plus d'informations, et suivre sont avancement sur son site :
http://www.guedelon.fr
Demain, je passerai la barrière, enfilerai ma biaude et prendrait part aux travaux.
A bientôt !
samedi 15 mai 2010
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